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20 juin 2016 1 20 /06 /juin /2016 10:32

Après 8 années passées à me mobiliser en faveur des salariés de l’association de Sauvegarde, à dénoncer l’injustice et le manque de respect envers tout salarié, à défendre et protéger vos conditions de travail, à me comporter face à l’employeur comme un véritable contre-pouvoir, en étant force de proposition, dans un travail souvent laborieux et insoupçonné, mais qui a permis, par sa répétition et son obstination d’avancer peu à peu, aujourd’hui j’ai décidé d’arrêter. Je me retire de ce combat syndical. … car je suis littéralement épuisée avec un retentissement important sur ma santé.

La défense des droits et des conditions de travail des salariés est une démarche de longue haleine, jamais terminée car la direction qui, en apparence veut présenter une image « compréhensive » agit, en réalité pour préserver ses avantages et va à l’encontre des salariés.

Il faut donc décoder inlassablement ce qui se passe et réagir : ainsi ma dernière démarche fut de demander au CHSCT de Mars –alors que ma santé ne me permet plus beaucoup de participer aux réunions- des négociations pour créer un Comité d’Hygiène de plus, un spécial qui serait dédié aux ESAT avec des moyens humains alloués en conséquence, puisqu’à l’occasion d’un accident du travail, nous avons «subrepticement découverts » que les conditions de travail des Travailleurs Handicapés semblaient relever désormais des prérogatives des élus CHSCT, alors que jusqu’alors, nous étions centrés sur une instance dédiée aux salariés. (L’employeur a fait comme si cette « intégration des TH » allait de soi, et les collègues ont suivi ce mouvement !)

Le représentant de la Médecine du travail a vivement soutenu mon idée, estimant qu’il pouvait s’agir là d’une réponse « innovante » et la direction de l’association a reconnu la pertinence de ma demande. Et pourtant…. Qu’est-ce qui a bougé depuis cette requête en mars dernier ?

Est-ce que depuis, les organisations syndicales se sont engagées dans des négociations grâce à la porte que j’ai ouverte ? Non ! Mais les accidents du travail des travailleurs handicapés sont remis à l’ordre du jour du CHSCT de juin, alors qu’ils ont été délibérément écartés par l’employeur pendant des années !

Cette apathie de part et d’autres est décevante. Le manque de réactivité des principaux IRP fait le bonheur de la direction qui, face à un problème, ronronne quelques bonnes paroles apaisantes….et court papillonner dans des réunions extérieures alors que les établissements (et leurs salariés en première ligne) sont sans soutien dans les difficultés quotidiennes comme au Foyer Bourgoin par exemple. (Je n’ose même plus parler des suites de l’audit sur les RPS, qui sont tellement lentes à venir, que plus personne n’y croit. Je me suis engagée dans cette démarche, tout en comprenant rapidement, qu’en réalité le bien être au travail des salariés n’est pas une préoccupation du directeur général ; il en confie même, paraît-il, la responsabilité pénale au DRH…. C’est dire comment se défiler en cas de risque apparaît bien plus utile à ses yeux). Rappelons aussi, que la présentation de l’audit par le cabinet TECHOLOGIA au COPIL Sauvegarde date de fin 2013 et que presque 3 ans après, rien n’a bougé malgré les beaux discours entendus. Il a même fallu le concours du contrôleur CARSAT pour que la direction arrive à rédiger une simple lettre de cadrage sur le sujet, car il n’y avait pas les compétences nécessaires parmi les cadres dirigeants du siège !!!

Et la plupart des élus semblent gober les belles paroles en baissant la tête, trop « accaparés » sans doute par la gestion minutieuse (certains iraient jusqu’à dire tatillonne !) des œuvres sociales !

Certes les œuvres sociales ont leur importance et chacun sait que, par ma connaissance des rouages des l’association, je suis à l’origine d’un accroissement substantiel du budget du CE (73000 € acquis en 2012 reconductibles chaque année – cf article de ce blog du 8/06/12) obtenu à l’issue d’un bras de fer de plusieurs mois et notamment les grèves de février 2011 portées avec d’autres syndicats. De même que ces 16 000 € de dotation complémentaire exceptionnelle obtenue après un autre « affrontement », car le DRH avait tout simplement « oublié » de mettre à jour ses informations juridiques et il n’effectuait pas correctement le calcul de la dotation pour la participation du CE… Grâce à ma pugnacité, il a dû se plier au respect des textes.

Je n’oublie pas non plus le long combat mené pour accroître la participation de l’employeur à la mutuelle, passée de 12 % à l’origine à 30 % en 2011, puis à 40 % en 2013, puis à 50 % en 2014.

Enfin, dernier exemple, il n’est pas inutile de rappeler ici le combat mené pour le versement des primes exceptionnelles aux salariés face aux sur-salaires des dirigeants gourmands entre 2007 et 2012. Ce ne fut pas sans mal (blog du 24/09/2012 et sur toute l’année 2011), il a fallu analyser les chiffres –et déjà les obtenir- pour prouver aux administrateurs que la direction se gavait d’avantages excessifs alors que les salariés se serraient la ceinture. Le président de l’époque me traitait même de menteuse, avant d’être obligé de s’en excuser quelques jours plus tard, lorsque la vérité de mes chiffres lui revenait en pleine figure…

Toutes ces années de luttes et de résultats obtenus mettent en évidence la nécessaire vigilance des salariés, mais surtout de leurs représentants, responsables syndicaux et élus du CE.

Hélas, aujourd’hui, ces principaux responsables sont difficilement sur le terrain des revendications car il faut pouvoir décoder les actions de la direction et avoir la capacité et la volonté d’organiser la riposte pour réagir… Or, depuis 6 mois que je suis en retrait, je vois les sujets défiler sans réaction adaptée des élus (même le superbe levier qui pouvait être utilisé cette année pour les NAO issu de l’expertise des comptes n’a pas été repéré. Il est tombé à l’eau, comme les avantages qui auraient pu en découler pour les salariés. Perdu à jamais) [notons que c’est la 1re année depuis 8 ans où je n’y participe pas et c’est la 1re qui s’est soldée par un zéro pointé pour les salariés !!!]

Et puis globalement, je constate que les élus semblent préférer se replier sur le suivi, par le petit bout de la lorgnette, des dépenses de piscine, de tickets cinémas….et autres bons d’achats en tout genre sans toutefois le bon sens, la générosité envers les salariés qui sied à ce genre de fonction. Je sais, vous êtes plusieurs à être venus me faire part de vos doléances et pendant des années, quand les décisions étaient encore réellement collégiales, j’ai pu amener à l’assouplissement de certaines situations. Mais depuis 2013, c’est devenu plus rigide et certaines décisions se sont prises sans collégialité, juste entre 2 ou 3 personnes.

Ainsi, il me revient en mémoire quelques situations de collègues,

  • Celui qui est en arrêt pendant des semaines suite à un accident du travail et qui ne pense pas immédiatement à faire des démarches pour obtenir ses prestations lorsqu’il revient, qui se verra condamné à un net refus parce qu’il est « Hors délais » même s’il ne s’agit que de qq jours. Je n’ai jamais trouvé normal que l’on ne sache pas faire des exceptions pour les situations particulières, surtout quand il s’agit de ne pas « pénaliser » un collègue déjà « meurtri » et de surcroit par une situation en lien avec le travail.
  • ou celui qui demande des chèques vacances mais qui au moment de la demande, (en février) ne dispose pas encore du temps de présence requis au sein de l’association. Il ne lui manque que quelques jours qu’il aura bien évidemment acquis au moment où les élus passeront la commande auprès du prestataire (en mars) et plus encore au moment de la remise des chèques aux salariés (en avril ou en mai) puisqu’il est recruté en CDI, mais là encore, l’application de la règle est celle qui est la plus restrictive pour le salarié qui se verra refuser totalement la prestation pour l’année en cours. Pourquoi autant de dureté, puisque c’est normalement le moment de la distribution qui fixe l’action des élus ?

Et les exemples ne manquent pas de cette gestion …. Sans humanité dans les réponses, sans bienveillance dans l’étude des situations, sans ce petit supplément d’âme pourtant nécessaire quand on gère ce type d’activité « sociale ». Pour ces élus, la règle s’applique sans souplesse, après nous avoir classés dans la case blanche ou noire prédéterminée par leurs soins, sans capacité à s’adapter à toutes les nuances de gris qui forment pourtant nos vies.

Je ne peux pas être en accord avec ce mode de fonctionnement d’autant que j’ai également œuvré pour la modernisation des pratiques internes de gestion, permettant un suivi plus professionnel des œuvres sociales. Si les trésoriers sont en capacité aujourd’hui de présenter un bilan par type d’activités aussi bien que par salarié, c’est parce que j’ai négocié personnellement, auprès d’un professionnel de ma connaissance, la conception gratuite d’un outil informatique créé sur mesure qui offre, dans une saisie simple, une exploitation multiple des données et un regard croisé sur les prestations, ce qui facilite bien leur travail. Auparavant, rien n’était automatisé. Grâce à cette ventilation programmée, il n’y a qu’à saisir, l’outil informatique fait le reste ! Bref, j’ai beaucoup donné pour que cela fonctionne, pour aider, maintenant je ne peux plus.

J’espère néanmoins, pour les collègues salariés qui auront besoin d’être soutenus, aidés, que la relève sera assurée et qu’il existera un réel contre-pouvoir à la direction pour les années à venir. Nouveaux élus, soyez perspicaces et combatifs ! Je vous souhaite bon vent.

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  • : Expression syndicale ADSEA 58/CFTC
  • : BLOG SYNDICAL de la section syndicale CFTC de la Sauvegarde de l'enfance de la Nièvre. La section syndicale CFTC, créée au sein de l’ADSEA de la Nièvre au printemps 2007, entend donc défendre les droits et la dignité des salariés et milite pour un fonctionnement institutionnel transparent où les valeurs d’humanisme et de solidarité ne sont pas que des slogans mais reflètent vraiment les pratiques des dirigeants !
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